Play with fire | Razok Eldfjallson

17 octobre, c'est la date qui apparaît sur le registre des naissances. Toi qui n'es pas trop fêtard en principe, tu laisses de côté tes envies de solitude pour sortir avec tes parents et tes frères et sœurs. Tu te demandes toujours comment ta mère a pu engendrer cinq enfants... tu as beau être le plus jeune, tu es également le plus indépendant. Natif de Sharpton, tu ne t'es jamais trop éloigné de ces terres en proie à l'éternel chaos volcanique. Évidemment, les études ne comptent pas et puis tu n'es pas resté bien longtemps à l'université de Smokebay une fois ton talent révélé aux yeux de tous lors de l'affrontement de l'ancien champion feu il y a 4 ans.
Tu t'es éloigné de la voie que l'on t'avait tracée, prenant une autre direction que l'escadron cendré et ses collaborateurs, qui comptaient déjà bon nombre de ta fratrie. L'exemple paternel ressemblait plus à un moule duquel on ne pouvait sortir autrement qu'en apprenti guerrier du feu.
A dire vrai, tu n'avais pas forcément prévu tout ça. La simple promesse d'un enfant à un pokemon était bien vide devenue ton crédo. Suivre le sentier du combat et de l'entrainement pour devenir plus fort oui, acharné et d'une volonté sans faille dans la mesure du possible. Ne plus te laisser faire par les brutes qui ont trop souvent croisées ton chemin et profité de toi. Ceux qui ont marqué ta vie, ton esprit et ton corps ne sont à présent que de pâles souvenirs, des fantômes oubliés que tu préfères enterrer bien loin, dans les caveaux de tauparia. Ton destin est tracé, là sur le trône de l'arène de Sharpton.
Tu avais peu d'amis étant enfant, mais l'arrivée de Rafiki fut comme l'exutoire dont tu avais besoin. Une prise de conscience peut être un peu violente de ta situation. Et si il t'arrive encore d'aimer la solitude plus que tu ne devrais, des amis tu en as à présent. Sans doute ne sont-ils pas aussi nombreux que l'on voudrait, mais ils sont solides et tu feras probablement n'importe quoi pour les protéger. Jusqu'à mettre ta propre vie en danger.
Ce sentiment s'est renforcé depuis Frimaria. Tu n'as pas eu à cœur d'y aller ce jour là malgré les supplications d'autres champions. Tu n'as pas pour habitude de critiquer les autres mais... non c'est peut-être un mensonge en fait. Tu lui tenais rancune de son attitude à ton arrivée, peut-être n'avait-il pas apprécié que le champion qui te précédait te choisisse comme son successeur et te cède sa place. Mais le vieil homme avait fait son temps et était malade par dessus le marché, ce potentiel qu'il avait vu en toi tu comptais bien l'exploiter à son maximum.
Avec le temps, ton corps de "flingouste" comme te le rappelait si souvent le maître des eaux, se renforça. Défi que tu t'étais lancé à toi même afin de faire taire une bonne fois pour toute cet être pour qui tu avais si peu de respect. Le faire taire oui, l'attentat s'en était chargé avant toi finalement même si tu ne t'attendais pas ce qu'il démissionne et qu'un nouveau champion prenne sa place. En espérant qu'il soit un peu moins chiant... tu désirais à minima, un semblant de respect de sa part.
Tu te souviens des premiers temps, les journalistes te mettaient au devant de la scène, rien de plus agaçant pour quelqu'un comme toi et s'il t'es arrivé d'être peu agréable à quelques occasions, l'arrivée de nouveaux champions te retira cette épine du pied.
Il t'arrive de repenser à tes premiers pas dans l'arène, par chance celui qui avait cédé sa place n'était jamais bien loin pour t'aiguiller, te conseiller. Vos caractères étaient différents mais votre but était le même, servir Sharpton, tester les dresseurs, tenir l'arène signifiait beaucoup de choses. Le temps renforça ton intérêt pour ce rôle. Tes objectifs d'enfants impliquaient bien des choses que tu n'avais pas réalisé. L'ampleur de la tâche ne se révéla qu'au moment où tu devins le véritable champion.
Le fait de ne pas être présent lors de l'attentat t'a pas mal perturbé. Si personne ne s'attendait à ce qu'une telle chose survienne, tu te reprochais de ne pas avoir pu aider les blessés. Nul besoin pour que quelqu'un d'autre ne t'en fasse la remarque, tu est aussi exigent avec toi-même qu'avec les dresseurs que tu évalues. Si ton apparente froideur te fait passer pour une personne sévère et insensible, ceux qui te connaissent bien savent qu'il n'en est rien. Tu aurais pu agir oui, aider les autres champions sur place à repousser les agresseurs. Rin aurait fait un carnage lui aussi, il en avait fait du chemin depuis votre première rencontre. Quant à Rafiki, il aurait été au-delà de ses limites, comme d'habitude, tout comme toi...
A présent l'Empire est sur ses gardes et le festival approchant tu sens monter l'inquiétude autour de toi. Cette fois-ci, tu seras là. Cette fois-ci tu ne seras pas spectateur face à la grande faucheuse.