Feeling good - Presentation Hákon Johanson

Combien as-tu eu de vies Hákon ? Personne ne le sait vraiment, mais ceux qui te connaissent t’ont déjà tous posé cette question au moins une fois sans pour autant avoir eu de réponse précise. Un père de Netovia, une mère de Kalos, tu as longtemps voyagé. Nomade par obligation, tu n’as pourtant aucune difficulté à te faire des amis, laissant dans ton sillage des personnes qui ne t’oublieront pas et pour qui tu entretiendras la flamme jusqu’au bout. Tu as appris la fidélité au même titre que la discipline. Une mère militaire de carrière, un père artiste peintre, les deux mettaient le nez dans des substances qu’aucun enfant ne devrait avoir à connaître à cet âge. Entre poudre à canon et poudre blanche, ton enfance se balance et contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle fut plutôt heureuse. Principalement grâce à toi-même si l'on doit être honnête et au courage qui t’habite. Les choses se corsent à ton adolescence, bien plus conscient de ce qui t’entoure. Tu tentes de remettre ton père sur des rails différents qui n'impliquent pas ceux qu'il prend sur la table du salon, oubliant tes cours et constatant avec dédain les limites de l’encadrement scolaire. Tu fuis les études mais tu n’es pas pour autant plus abruti que les autres. Tu as des prédispositions de toute évidence et ta logique est bien plus efficace que n’importe quel cours de math.

L’armée t’ouvre les bras, plutôt facile quand ta mère fait partie des hauts gradés mais il faut bien faire quelque chose de ta vie. En revanche il est bien plus compliqué pour toi de faire tes preuves. T’es attendu au tournant autant par tes camarades que par tes supérieurs. Les débuts ne se passent pas au mieux du coup entre mauvaises blagues, insultes et surenchérissement des corvées. Pourtant tu tiens le coup, tu peux te montrer des plus acharnés quand tu as décidé quelque chose et tes efforts finissent par payer. Tu as fini par faire l’unanimité sans jamais avoir eu besoin de plier ou de courber l'échine. Les jalousies passées se transforment en amitié et les années d'académie deviennent tout de suite plus simple à gérer.

On te place devant des pokeball avec tes camarades, il faut faire un choix. La plupart sont des pokémos de type canidé ou ursidé, quelques félins également et un bon nombre de pokemons roche et volatil. Tu inspectes longuement et tout comme tu étais le paria dans tes débuts à l’académie, l’un des pokemons ne semble intéresser personne. Ce sera le tien, il n’est pas taillé pour la guerre à première vue mais tu lui trouves bien d’autres avantages que les esprits étriqués sont incapables de comprendre.
Vous avez un coup de cœur l’un pour l’autre et le girafarig te fait la fête à chaque fois qu’il te croise. Au début tu n’as le droit de le voir que pour les entraînements, c’est bien plus tard que tu as l’autorisation de lui trouver un nom et de le ramener au dortoir. Il s'appellera Chomp.

Tu n'as que 20 ans lors de ta première mission avec une dangerosité signalée. Tu penses pouvoir gérer mais tu ne sais pas vraiment à quoi t'attendre dans les déserts des pays au Sud de Kalos. Une mission de soutien aux populations qui tournent très vite au drame lorsque les seigneurs de guerre locaux se saisissent de leurs armes. Vous tenez un temps le village, mais leur progression est bien trop rapide pour pouvoir la contenir. Trop nombreux, trop d'armes, trop de pokemon et des renforts qui ne viennent pas, qui ne viendront jamais. Réfugiés dans un bâtiment, tes camarades et toi êtes désemparés, le sergent est mort dès les débuts de l'assaut alors vous faites au mieux pour survivre. Tu te souviens encore des caresses que tu donnais à Chomp pendant que l'immeuble volait en éclats. Effondrement dans un fracas épouvantable, partout où tu regardes, tes frères d'armes et leur pokemon se font écraser par d'énormes blocs de pierre. Tu ne dois ta survie qu'à ton pokemon qui réussi à te protéger sous ses capacités psychiques.
Les renforts ont fini par arriver, deux jours plus tard. Pour les quelques survivants qui agonisaient de leurs blessures, il était déjà trop tard.

Ta première mission fut un échec. Traumatisé, il te fallut plusieurs mois pour sortir de ta torpeur et te défaire de ce syndrome du survivant qui pourrissait ton existence. Le responsable n'était pas toi, mais le pays et l'armée pour qui tu avais décidé de te battre. Tu quittes cette vie pour découvrir le monde d'une autre façon, tu laisses tes parents pour qui tu n'entretiens plus vraiment d'affection, tu laisses ta patrie mais tu ne dois rien à Kalos après tout ça.

T'es un jeune homme meurtri dont les cicatrices laissées par le combat ne sont qu'un pâle reflet de ce qui brule au fond de toi. Pendant un temps, un ardent désir de vengeance te ronge mais Chomp réussi à t'apaiser, peut-être grâce à ses capacités psychiques ou tout simplement à son soutien indéfectible mais tu vas de mieux en mieux avec le temps. Tu as toujours été un nomade Hákon et reprendre la route te permet de te recentrer sur toi-même, tes envies, tes rêves. De pays en pays, tu explores des métiers autant que des régions, tu es tour à tour boulanger, barman ou coursier, serveur ou parfois même guide touristique lorsque tu restes un peu plus longtemps dans une ville. Tu apprends des langues bien plus facilement que ce que tu aurais cru. Tu apprends également des amants que tu croises pour finir par faire mieux qu'eux, les rendre jaloux et te faire jeter comme une vieille chaussette trouée. Mais tu es libre dans tout ça, libre de faire tes choix et de t'investir dans une relation ou non. Tu es romantique et bienveillant, sans doute que l'armée ne t'aurait jamais appréciée à ta juste valeur.

Ton errance aura fini par te lasser et c'est vers Nétovia que tu décides de te tourner pour y poser tes valises. Un retour vers tes origines, dans un pays que tu n'as jamais vraiment connu. Tu ne t'attendais pas à y rester aussi longtemps, après six années à parcourir le monde, tu pensais rester que quelques mois mais... cela fait maintenant trois ans. Tu as enfin trouvé un lieu qui te convienne, une patrie que tu as décidé de défendre d'une manière ou d'une autre. Tu as enchainé des petits boulots les premiers temps, tu as même dansé dans un genre de cabaret  pendant quelques mois. Pour au final te diriger vers tout autre chose, la mécanique. Outre le fait qu'on t'a enseigné les bases à l'académie et que tu as parfois travaillé dans des garages durant ton tour du monde, cela n'étais sans doute pas suffisant pour maîtriser ton sujet. Mais un vieux filou de Smokebay t'a laissé ta chance ou plutôt, t'a pris sous son aile. Salmar tient un garage au cœur de la capitale et t'a appris tout ce qu'il savait, ce n'est que bien plus tard qu'il t'a avoué pourquoi il t'a recruté sans hésitation. Un beau gosse comme toi est visiblement une bonne chose pour les affaires, ça attire les clients surtout quand on te fait travailler dehors alors qu'on a suffisamment de place à l'intérieur. Des intentions nobles pour un vieux filou certainement pas né de la dernière pluie, et pour le coup il avait raison, les affaires marchaient plutôt bien.

Et puis il y a eu l'attentat, retentissant encore à tes oreilles, les morts, les blessés, les décombres. Le passé semblait te rattraper pour te remettre des pensées obscures en tête, celles-là même que tu avais mis tant de temps à mettre de côté. Tu étais sur les lieux du drame et malgré la torpeur et le traumatisme, tu as pris sur toi pour aider les secours et les blessés. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut perdre, tu as ça dans le sang, sauver des vies. Peut-être devrais-tu y penser, et commencer une nouvelle vie... encore.