Dragon heart & Angel wings {Òsvald}

VOYAGE – déf. : Déplacement d'une personne qui se rend en un lieu assez éloigné.

Cela définie bien ta vie, Òsvald. Tu n’as jamais tenu en place. Probablement parce que tu as été balloté très tôt dans une voiture. Tu es né à Kalos. Tu as fait les quatre coins de cette région, à suivre tes parents. Un choix de vie bohème qui n’en est pas vraiment un. Ton père était très souvent en déplacement et attaché sa famille, il vous emmenait où qu’il allait. Ils t’ont promené, alors que tu n’étais encore dans ta poussette.

Un rythme de vie peu sain pour élever un enfant, disent les mauvaises langues. Une remarque récurrente de la part de ta grand-mère, que ta mère n’aimait pas entendre. Elle n’avait aucun scrupule à rembarrer belle-maman sous couvert “mêlez-vous de vos affaires”. Caractérielle, mais déterminée, voir obstinée. C’est ce qui la résume bien et qui te pousse à croire que tu ne tiens pas d’elle. Pas pour ce qui est du répondant en tout cas.
Des disputes qui ne coupaient pas les liens soudés entre les membres de ta famille. Ils t’ont souvent étonné d’ailleurs. Tu les vois se chamailler, mais après quelques heures ils sont à nouveau soudés, à rire et à brailler ensemble. C’est mieux ainsi, n’est-ce pas ? Parfois ils te demandaient ton avis, sur la question. Ils te demandaient si ça te déplaisait d’être un nomade. Tu hochais simplement la tête de gauche à droite pour signifier que non. Tu l’as toujours répondu par la négation à cette question. Ça a quelque chose d’exaltant et de merveilleux, de changer de paysage toutes les deux semaines, voir toutes les semaines.

Ça encourage la découverte et nourri ton esprit curieux.

Ça a ses inconvénients, tu ne vas pas prétendre le contraire. Ton instabilité scolaire, a changé toujours d’école tous les ans, ça n’aide pas à se sentir à l’aise et par extension, à prendre plaisir. Tu n’en prenais aucun d’ailleurs, à être enfermé dans une boite pendant des heures. Tu rêvassais, tu regardais par la fenêtre et tu imaginais des instants meilleurs.

Tu t’ennuies dès que tu ne bouges plus et ce, depuis aussi loin que tu t’en souviennes.
Tu prenais vraiment plaisir à l’école que lorsque vous étiez dehors. Là tu devenais attentif. Tu étais même brillant soudainement. Normal, tu as une très bonne mémoire photographique et à force d’avoir vu divers paysages, tu démontrais tes talents pour la débrouillardise, les travaux manuels et la botanique. Tu étais capable de bricoler pour réparer une broutille et de prévenir des pièges de la nature. Ils ont compris à cet instant que pour apprendre, tu avais besoin de pratiquer et non d’écouter. Tu n’as pas eu de traitement de faveur pour autant, mais on savait se montrer compatissant. Surtout que tu fournissais des efforts. Ce n’est pas comme si tu passais pleinement ton temps à buller en cours.

Tu n’as jamais su abandonner, quelque soit le combat mené. Tu relativisais sur une défaite. Parfois tu le prenais mal, mais ça te motivait à te surpasser.

Tu te laissais porter au grès du vent. Une petite graine de pissenlit, qui attend la prochaine surprise. Le prochain lopin de terre sur lequel s’implanter pour les cinq prochains jours. La terre ne t’a plus suffi. Tu avais les yeux rivés vers le ciel. Tu regardais les Pokémons oiseaux passer au-dessus de ta tête. Tu te pensais libre et finalement, quand tu les regardais, tu en déduisais que tu étais toujours enchainé au planché des Ecremeuh. Que tu pouvais être plus libre encore. Jaloux d’eux ? Un peu, mais tout problème à sa solution et puis, tu avais trouvé ta voie. Tu savais ce que tu voulais faire de ta vie. Tu voulais voler. Tu voulais continuer à voyager. Tes parents ne t’ont jamais retenu. Au contraire même, ils t’encourageaient à prendre ton envol. Tu étais libre de ta vie, dorénavant. Tu voulais prouver au monde qu’il n’y avait pas besoin de longues études pour faire ce que l’on veut dans la vie. Juste de la volonté, de la curiosité et surtout de la pugnacité.

Il faut s’accrocher, s’adapter et ne jamais abandonner.
Tu as fait plusieurs petits boulots. Allant de la récolte de fruits dans le sud au tâches ingrates administratives dans le nord. Tu t’es même risqué à l’hôtellerie, en tant que serveur mais ça ne t’allait pas du tout. Trop de monde autour de toi. Trop de bruit. Trop pressé. C’est sans doute celui que tu as le moins aimé, même si les gens savaient être charmants avec toi. Tu dégages tellement une aura de liberté et de bienveillance, qu’ils sourissent et oublient ton côté tête-en-l’air. Ils t’apprécient généralement, parce qu’ils respectent cette volonté inébranlable qui plane autour de toi, tel un zéphyr rafraichissant.

Quant tu as réussi à économiser suffisamment d’argent, tu es parti avec ton Armure et tu as décidé de traverser la mer. Pour découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux Pokémons et surtout de nouveaux oiseaux. Galar était particulière, mais pas déplaisante. Le temps de faire le tour, tu y as passé trois petites années. Tu appréciais surtout ces grandes étendues verdoyantes et ces viaducs qui te permettaient de prendre la hauteur pour les admirer. Tes parents te manquaient, mais la présence de Fùlren t’aidait à ne pas trop pensé à cette idée que tu t’étais faite. Tu pensais les avoir abandonné.

Non-non, ne t’en fais pas.
Ils n’ont jamais pensé cela de toi.

Au contraire, ils sont fiers de toi. Un peu inquiets, c’est vrai. Mais quels parents ne le seraient pas, en sachant son enfant loin d’eux ?

Surtout que tu t’es éloigné. Encore plus du moins.
Tu as atterri à Nuxvar. Comment tu t’y es pris ? C’est très loin de tout ce que tu aimes, mais parfois tu n’as pas le choix. Tu ne peux pas aller plus loin, parce que l’argent manque. Parce que ta situation n’est pas stable. Tu t’es arrêté dans cette ville d’acier et de brume. Les premiers jours, elle te mettait profondément mal à l’aise. L’atmosphère industriel et cette odeur nauséabonde. Puis tu as appris un peu plus l’histoire de cette terre. Ce mysticisme qui plane autour et cela t’a réconforté. Tu as même trouvé ton refuge au Bois Mystique, qui te permet de souffler et de reprendre des forces. Eh puis, tu as fini par t’attacher à tous ces gens qui vivent ici.

Tu aimes ce métier de postier. Il ne te paye pas de mine et il est souvent sous-estimé, voir même totalement moqué ou ignoré. Pour le moment, ça te va. Tu peux te targuer de ne pas être enfermé dans un bureau et être toujours dehors. C’est ce que tu aimes, être en extérieur. Tu ne comptes pas t’y éterniser de toute façon, mais pour le moment ça te convient. Le temps de se refaire et de reprendre des forces financières.